Tous mes textes édités dans la revue
« La Bafouille Incontinente » depuis sa création.
Cul ture
Sortie de presse de La Bafouille Incontinente.
Le troisième numéro de « La Bafouille Incontinente » sortira de presse ce mercredi 13 septembre 2006.
Pour mémoire, cette revue trimestrielle, est consacrée à l'art épistolaire, que les nouveaux moyens de communication, avec leurs ellipses et leur orthographe phonétique, mettent en péril.
Le Centre Liégeois d'Actions Interculturelles propose donc aux auteurs intéressés, un lieu d'écriture où leur talent, leur humour et, surtout, leur délire (incontinence !) ont l'occasion de s'exprimer. Ces lettres sont évidemment purement imaginaires.
Chaque revue comportant un thème, dans celui du numéro 3 vous trouverez : « Lettre de candidature a ce qu'on veut... » qui a suscite I'intérêt de 21 auteurs.
La lecture publique des textes, par les écrivains, aura lieu le mercredi 13 septembre 2006, à 20h, à l'Aquilone, 25 Boulevard Saucy, à Liége.
« La Bafouille Incontinente » est en vente à 3€, dans toutes les bonnes librairies.
Bafouille Incontinente n°1
Patrick FRASELLE
(Thème imposé : Lettre à quelqu'un avec un thème que l'on perd en route…)
A Monsieur l'Evêque Hasètic
Excellence,
Je me permets de vous écrire pour vous livrer les tourments m'étant à confesse confiés. Je vous narre ainsi l'histoire d'O… de Madame A… Je vous demande de m'éclairer sur le nombre de « Notre Père » et de « Salut Marie » que je dois lui proposer comme punition…
Madame A épouse Monsieur B. Mr B et Mme A on ensemble un bébé. Mr B ne prise plus Mme A et pour passer le temps s'occupe mal assez d'une Mme C . Mme C , elle, n'est pas contentée. Aussi, Mme C se délecte donc, pour compenser, d'un Mr E car c'est une encore en chair belle. Mme A non plus n'est point heureuse et pense à retirer son épingle en fleurette contant avec un autre Mr, lui, dit Mr V . Puisqu'il est marié, si Mr B est avec Mme C, en public, ils ne peuvent se toucher le pied; des fois, que d'autres sieurs et sieuses nommées R … L … O … S … U … K … n'allassent faire la mélasse en racontant à Mme A ce qu'il en est de Mr B et de Mme C . Toutefois, Mme C n'est pas très pieuse, elle ; et, n'a peur, de vendre la mèche à Mr B en lui touchant le pied, non point de Mr B mais bien de Mr E . D'autant que Mr E n'est, semble-t-il pas pédé et tient fort à Mme C . Tandis que lui, E , a peur que B apprenne que E voit C. Pour résumer, seul Me C sait qu'elle se tape Mr B et Mr E ensemble. Enfin, pas ensemble en même temps ; mais, ensemble quand même mais pas dans le même temps. Bon mon cher jusque-là ce n'est point compliqué. Bien. Ni Mr B , ni Mr E ne savent qu'ils se tapent la même Mme C . Ca, seul Mme C le sait. Ceci dit, Mme A , sait que Mme C, laquelle, voit son mari Mr B car elle, non plus n'est pas contentée par ledit B . Mais, cela, Mme C ne le sait que Mme A, elle, le sait. Tandis que lui, Mr B ne sait pas que sa femme, Mme A sait que son mari, Mr B voit mal Mme C qui elle se dit : « Cela en est assez je me tape Mr E » et Mr B , lui ne sait que Mme C voit E . En effet, il arrive que Mr B , Mme C ainsi que Mr E partagent la même table pour un thé. Mr E connaissait bien Mr B . Mr E s'est intéressé devant Mr B à Mme C mais Mr B n'a rien pu dire à E puisqu'il n'était pas censé être l'amant de Mme C. C'est insensé mais Mr E sait que Mme C protège Mr B et quand ils sont devant les dés pour jouer Mr E fait semblant que Mme C ne suce pas Mr E devant Mr B. Pas qu'elle le turlutte devant Mr B , c'est une manière de dire clairement les choses de E et de C avec B. Je veux dire que devant Mr B , Mme C ne montre aucune familiarité à Mr E pour que Mr B ne devine pas que C pompe E. Car il est sûr que Mme C ne suçote pas Mr E devant sa dame bée car la dame de Mr E ne sait pas donc que son mari, Mr E se tape en fait Mr C qui lui se tape Mr X non pas de son nom mais bien parce qu'il est naît sous ixe, et qui lui est en fait tapette bi tolérante. Ou, que Mme C sait sucer E. Mr B de cela ne sait ni A ni B. Mme C s'use à cacher E quand le B est là. Toutefois, Mr V désire fort Mme A et Mr B, lui-même s'il voit une Mme C est jaloux même si lui voit une Mme C. Mr B n'aime pas que Mme A pense à Mr V car il sait que comme il ne contente pas bien Mme C , elle pense, elle à Mr E qui n'est pas contenté en tout et voit sur le bas côté un Mr… dont le non est tu. L'Abbé Cédaire est là pour démasquer ces bêtes attitudes d'autant qu'il pense que s'en est assez que C suce E alors que B nique A pendant que C ment à A et à B. Que E ment à B qui n'est pas seul à se taper C pendant que Mme A , elle ne se tape pas le cul de Mr T, qui lui pense fort à elle. Si vous ne comprenez « ni A ni B », je recommence : Mr Ixe, lui, qui est…
Votre dévoué.
Copyright Editions du Centre Liégeois d'Action Interculturelle
Rédactrice en chef, Marcelle Imhauser
Editeur responsable : Aziz SAIDI, rue Herman Reuleaux, 51
à4020 Liège Trimestrielle Décembre 2005 n°1
Bafouille Incontinente n°2
(Thème imposé : Lettre à un personnage particulièrement odieux)
Odieuserie publicitaire, légendaire con sommateur
C'est l'histoire pour dire que dans chaque oeuf il n'y a pas toujours une belle histoire. Il tombe des grands pavés de fruits confits. Toutes les couleurs, toutes les saveurs sont là. Claire mange souvent de la confiture d'iris. Elle l'étend à forts coups de râteau sur ses tartines . Ses dents de pierre croquent avec effroi ce repas jardinier. Je la regarde comme une taupe regarde le soleil quand elle fait le poirier. Je m'amuse. Les réverbères de nougat s'étendent au-delà de toute réalité. Le fenouil pousse tendrement. La douceur se terre dans l'anis. Les carottes ne poussent pas en rang. La cerise est toujours sauvage. Tous les animaux se promènent. Poésie, liberté. Le réveille-matin tient la garde. Un jour il sonne. Le pire arrive. Le grand bordel commence. Sous l'oeil épais d'un horticulteur maintenant enneigé de soucis, de préoccupations purement hardies, Adam et Eve prennent l'apéro chaque matin, au même endroit. Adam est gai (plus tard, pour faire branché pour faire moderne et comme tout le monde il sera gay ou bi ). Il chantonne un air de salle de bains : pom, pom, pom ... Eve remarque que sa chatte toute neuve serre en pente. Elle pense à con sulter. Déjà, ils foutent la pub sur les nuages pour défigurer le ciel et s'en foutre plein les poches : Avec Martini ou JB tu bandes mieux si tu dois baiser une donzelle, dit-elle. Cadeau du monstre. Il s'appelle Stroke de Liminale. Un noble sauret au petit de , je vous prie. Bonjour mon Kiki, faut-il vous lécher les pieds ? C'est le commencement du début et déjà ça déconne ! As-tu le dernier modèle de chez Stronzo ? A six roues deux volants 69 airbags cinq radios ! Une par personne. Aquarium dans la boîte à gants. WC privé pour le caniche. Son moteur, dans un endroit aménagé, fait la mayonnaise pour les frites de route. C'est une sérieuse économie. Bon, elle goûte le pétr oooo ô ô ô ô ô ô ô ô ô ô ô ô le mais cela permet d'épargner cinquante centimes d'euro par repas. En option, son pot d'échappement chie des cervelas si tu veux ! Pipe assurée par la bergère si tu la prends en stop ou par-derrière. Elle ne s'arrête pas de lécher ton gland méchant loup s'elle voit le look de ta tire ! Quelle aubaine mon bonhomme... Pauvre petit bonhomme ! J'offre un verre à Beethoven qui préfère la glace pilée au zeste de citron. On peut être sourd, assoiffé, et ne pas aimer l'agrume; mais, manger des légumes un jour sur deux. Pourtant, les gens lisent un seul roman qui les passionne : Le Gui des Gares, roman à suce pen . Quelques tirades à avaler. A saler ou à sucrer selon. La moutarde qui monte au nez est comprise dans le prix littéraire. Mozart suit l'enterrement d'un chien. Il aurait mieux fait, en jouant aux dés, en se grattant le nez, en se tordant un pied de faire du cacatechno pour trous du cul de boîtes à mites. Pour têtes à vider. Mais vider quoi ? Le vent qui s'y cache comme il peut entre deux osselets légers ? Le vent de la tête des snurfs a peur, il ne trouve pas sa place. Pourquoi le fric est-il toujours dans la poche des cons ? Ou pour le coach des pontes ? Si je m'ennuie, à l'aide d'une scie à métaux il me vient de temps en temps l'idée de découper l'acier de la laideur humaine. La scie chauffe à blanc. Les outils ne sont pas solides. Attendons quelques siècles encore. La machine à recoudre la connerie est née de toute façon . Dans le seul but d'avoir une paix royale, je fais pipi tout seul sur un tas de feuilles. Les bourgeons de ma mie volent en éclats. Elle fait sa ronflinette de nuit mais elle me plaît. C'est toujours ça. Léon, le voisin n'est pas napolitain, il est voisin. La Métro Goldwyn Mayer range ses oranges dans un coffre. Pour plus tard car on ne sait jamais... Même si les fragiles-du-lobe du samedi soir, à Coca-Cola à popcorn à branlette entre deux sièges lui rapportent un benêt fils juteux. D'où mépris du loup de plaine car l'imbécile sort en bande. « Maman j'ai raté l'avion », quatre-vingt-dix-septième version pour septième-art-o-philes en mal d'imagination... Resucées de mes deux couilles pour petits branlés d'arc-en-ciel. Tu rates aussi ta vie, connard, pendant que la Gold
T 'entrique Mièvre planque ses citrons. A l'heure de l'anchois nous mangeons du poisson salé. C'est trop dur de protester. De toute façon l'imagination coûte trop cher. Et tout ce qui coûte dégoûte ! L'homme pue du crâne ! La femme est fragile. Elle met au monde les octuplés. Pas évident de prouver qu'il est dangereux d'avoir les oeufs plus grands que le ventre ... Gestes, cacophonie, dérision, symphonie de Prisunic, prisonniers de l'unique version, radio de bagnole à vingt mille boules. C'est pas pour imiter la lessiveuse avant de sortir danser en périphe. C'est pour faire genre ! Marquis Stroke de Pub Liminale zézaie à la plume. C'est beau aussi comme chanson d'émotion en version lente quand t'as l'temps, dans la nuit noire de ta lobotomie ! Là, est l'onomatopée du nouveau scriboudjion qui se cherche en route, en déroute et biroute de gnoufe. Salaisons diverses, maisons clés sur porte ? Le bonheur avisé du baraquie de la vie se paie avec Visa. Avec Dim, il sera amoureux le petit morveux. Mets-en deux paires comme tes nichons, ça peut rapporter un gros lézard, un mariage réussi. Suces-tu les bites comme sur la pute de pub de chez Magnum ? Ola ! Ola Oh ! Ouiiiiii iiii iii iiii ii . Mais pas le temps d'écrire, pas le temps d'sourire, un nouveau cul à sertir de mensonges de nouilles de carabistouilles attend sagement. Le bonheur décidé par Le Gouverniste Mondialisé nous sodomise bien profond pour le plaisir de luire en égotarcie. C'est ça qui dépasse ? Son gland puant qui nous ressort par la gorge ! Savais pas, le docteur a dit que j'avais une bêêête angine... Finalement j'ai bien bon ma rondelle même si c'est l'bordel. Je suis en selle sans Opinel car je suis le Guillaume Tel des parkings de ma fierté masquée. De mes prunelles de p'tite sauterelle sans queue ni tête ! Sans noeud qui s'fête. Penser à noter dans l'agenda : Si tu vois la Poule prochaine avec un grand P.; surtout, encule-la ! Pour qu'elle étouffe de joie. Empêche qu'elle ne ponde le
new-oeuf-du-monde-neuf-en-chocolat-moisiiii iiiiii iiiii iiiii. J'ai déjà peur de la prochaine sortie en salle. Le nid vide est plus beau, il perd moins la boule...
Copyright : Editions du Centre Liégeois d'Action Interculturelle.
Rédactrice en chef, Marcelle Imhauser.
Editeur responsable : Aziz SAIDI, rue Herman Reuleaux, 51 à 4020 Liège
Trimestrielle Avril 2006 n°2
Bafouille Incontinente n° 3
(Thème imposé : Lettre de candidature à ce qu'on veut...)
Candidat à l'expérimententation, cobaye pornographique, je postule chez Pfizer, Viagra-moléculant, pour tester les secrétaires de la suce-dite firme. Aussi, osons un ludique critique de l'instance judéo-chrétienne désincarnée mais pas comme mon oncle, coureurs de jupons. Notre Sainte Mère l'Eglise, Dieu et son représentant, le Pape, tous trois, réinvention anti-diabolique de l'avidité du père primitif. Pour apaiser notre angoisse existentielle du Meurtre du Père, comment mettre dans le vent notre paire de noisettes ? Par quoi commence une journée dans ce pays qu'est la Moldavie ? Oups, je veux dire la Molletavie ? Elle est molle ta vie, car elle commence tous les matins par la récitation inconsciente du Notre Père : Notre père qui êtes aux cieux,
Que votre nom soit sanctifié,
Que votre règne arrive,
Que votre volonté soit faite,
Sur la terre comme au ciel,
Donnez-nous, aujourd'hui, notre pain quotidien,
Et, pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons,
à ceux qui nous ont offensés,
Ne nous laissez pas tomber en tentation.
Mais délivrez-nous du mal. Et bla-bla-bla Alors comment baiser la vie, lui faire l'amour, l'honorer dans ces conditions ? Mal barre, hein, commencer une journée avec et par :
Notre paire qui êtes aux cieux,
Que votre non soit sanctifié,
Cela serait mieux de dire :
Que vos ragnagnas nous arrivent enfin.
Que votre volonté soit notre fête.
Sur la terre comme au septième ciel.
Donnez-nous aujourd'hui notre tétin quotidien.
Et, pardonnez-nous nos jeux de « Docteur » ou de « Au Papa et à la Maman » Laissez nous tomber en tentation.
Ne nous délivrez pas du mâle.
Il s'il fonctionne un peu plus mal, le mâle
Donnez-nous des hosties de Viagra…
Nous nous prendrons pour Rocco Siffredi, star déjantée du porno ; qui, dans la matrice de sa mère était déjà en érection {sa queue poussant plus vite que sa tête d'ailleurs : compte-rendu des échographies de l'époque}. Comme cela notre Rocco a réalisé le rêve le plus fou de chaque homme, NTM, D'ailleurs, comme il est né, non pas le divin enfant mais dans la joie de l'ode-delà, il connaît la musique et il aime le « rock aussi, Freddy ! Bien sûr, au prix de 400 fb (10 Euros, pour les non eurocrates), la jolie petite pilule bleue géométrisée, je me suis empressé de me la faire offrir en échantillon free taxe, par mon médecin de famille complice, complaisant et souriant puisque Pfizer, déjà honteusement trop riche, préfère s'arrondir les fins de mois, pour qu'ainsi, ses PDG aux allures de pédés et de chiures, puissent aller trougner les demi-pouffiasses de la « Jette-Sex » en s'offrant des chiennes en feu auxquelles le quidam de la rue ne pourra faire minette ou simplement allusion que dans ses rêves les plus zozos et les plus zosés en gardant en poche son zizi de Zorro de banlieue ou de Prisunic qui ne nique plutôt que de livrer ce produit à un prix démocratique pour ainsi participer à une joie non létale du genre : « Je pourrais voir la vie en bleu si je veux ! Et elle, en rose, car elle ne s'y ménopause… » Je me demande bien pour quoi une Sœur appelle toujours son ouaille Mon Fils ? Serait-ce un double inceste refoulé ? Toutefois, en cas de problème érectile un produit naturel et gratuit est mis sur le marché depuis très longtemps. Dans notre culture castrante judéo-chrétienne déjà ré-citée, la publicité autour de ce produit, ne se vendrait que dans les confessionnaux lors de situations d'urgence les plus hypocritement cathartiques du Saint-Père de Rome ? L'eau distillée à 69 degré, je veux dire l'alcool de prune est tellement plus salutaire qu'il ne faut plus le taire et ainsi lui dire plus souvent : « T'es plus pure que l'eau bénite des grenouilles d'église. » Ce produit très naturel, ne coûtant rien si ce n'est que la transgression d'oser récupérer les femelles de la Horde Primitive, volée au Père archaïque et maintenant cousue symboliquement par les interdictions de notre Sainte Mère l'Eglise, complice du Père papal castrateur, dérivateur et empêcheur de tourner en rond et, d'être ainsi pêcheur tant que pécheur du menu fretin ou du délicieux menu qu'est son popotin quand il est nu et même au Bottin. *** En cas de soucis d'érection du beau membre délicieux et masculin, cette molécule non chimique mais naturelle s'appelle le Trianotérol *** Lisez un peu ce mot en anglais, avec la phonétique anglaise, pour voir… Si vous avez des problèmes d'érection, Trianotérol ! (try another hall) Vous ne connaissez pas l'anglais ? Je me dévoue, si vous entre tel et tel âge, je veux bien vous donnez des cours de langue, dans ma chambrinette. Ou des cours de musique de chambre, vous à la flûte à bec et moizau pia…no
Et, de ma poule, ce que je préfère c'est son petit Pays-Bas…
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Rédactrice en chef, Marcelle Imhauser.
Editeur responsable : Aziz SAIDI, rue Herman Reuleaux, 51 à 4020 Liège
Trimestrielle septembre 2006 n°3
Bafouille Incontinente n° 4
(Thème imposé : Lettre à quelqu'un qui n'a pas vu que j'étais là...)
Lettre à Marcelle Imhauser, rédactionissssse de la “ Cafouille sans Continent ”, qui n'a pas vu que j'étais là, tout épelé, voire même, dépiauté !
Très Chère Marçaire Imhauselle,
Très très Chair (des mots) rédactionissssse en chef,
Très très très Saire (avec cheveux langu !) postulante de son talent ponctuatoire à
“ Cool n'est-t-il pas ? ”,
Voilà. Je suis las de n'être pas là. Comment ici être las si je dis que je ne suis pas las me réponds-tu ? Mais j'ai pô dis “ las ” dans la chute de la phrase mais là bien. A cet endroit-là j'ai là dit ( le lieu !) et non là pas las (l'état). En fait, c'est pas d'être las que je chuis las mais bien de n'être pas là ici-bas assez ! Et si on n'est pas là on n'est pas bien ici deçi ou... delà. Bref, on est mal. Tu ne m'écoutilles pas bien. J'en ai un peu marre de chez Marre. Mon père m'a abandonné. Ma mère m'a abandonné. Mon premier chat est mort et m'a abandonné (bien sûr, à cette heure, il aurait 32 ans, soit !) Ha la la, tous ces zozos-là n'ont pas vu que j'étais là… Mon beau-père Firmin Fraselle, couille molle de son état et, homme remarié de ma sus-nommée mère à vu lui que j'étais là, me martyrise bébétiquement et ma mère me parque (à moules) chez ma grand-mère pour me protéger et ainsi donner à moi (langage p‘tit nèg'ue) une chance dans la vie. Ouarff, moi content ! Je suis un cafouillant, quelquefois, un fat couillant, je sais, mais bon ! De ce Continent Fouillant-Bas émotionnel, j'ai eu la chance d'acquérir quelques bonnes névroses. De celles qui font à la fois le talent ainsi que la couleur multi-chromatique (tac !) d'une forte personnalité (à la menthe). Je suis aussi légèrement ancré dans la psychose avec, ce que l'on peut définir, cliniquement, comme étant être un pré-psychotique de surface (pas technicien de surface, tu ne mélanges pas tout, encore, hein, cré non di d'juuu). Ma coupure au réel pouvant se traduire par la fuite dans la musique (puisque mon métier premier est d'être pianiste) ou bien mon goût pour la recherche scientifico-intellectuelle à tout berzingue. Aussi, obsessionnel de structure psychique, je te livre, ainsi Szaire Marcellaire de la Sauterelle, que tous ces ingrédients-là font (trois petits tours et puis s'en vont…) le psychanalyste que je suis devenu (…tella, comme le pot de choco pour les tartines du matin !). Hin, hin, hin… Dois-je à cet endroit précis, Tszaire Marllaire de la Taupinelle, mettre ( ye veux dire placer !) le point de suspension (bien que je n'aie pas tété en pension pour sucer un ersatz de sein) ou bien le poing (sic) d'exclamation ? Mon “ Hin, hin, hin ” étant là à exprimer plutôt un sarcasme long, d'où l'utilité des trois (petites cochonnes) petits poin(g)ts de suspension ou bien dois-je m'exclamer en tapant mon poing visant un point sur la table d'exclamation ?
Exemple :
Hin, hin, hin… Longs, longs, longs, très longs sarcasmes… Ou : Hin, hin, hin ! Bref tapé du poing ! Chaque ayant ainsi (bémol) son petit ponctuatoire. Non ? Si ! Là, c'est à la Cool Ponctuante que je m'adresse !
Au-delà, si je quiers la bonne attention de la rédactionissse de la Gargouille Inflatulée (variation sémantique tant qu'anale de la Baffe Fouille un Continent), je me demande, alors qu'il est écrit sur ma carte d'identité et que je l'avais déjà signalé au staff rédactionnel, tu t'obstines, incontinent, à vouloir orthographier mon patronyme avec un “ zette ” comme Frazelle et pas non (nom !) avec un “ esse ” comme dans Fraselle ? Zelle de Fraselle faisant plus penser aux zailes du faisan tandis que le Selle de Fraselle fait plus penser à “ aller à la selle ” donc en langage clair : aller faire caca ! Ce qui pour un écrivain d'Une Bafouille Incontinente est d'autant plus propre (!) qu'adéquat... Autrement dit mieux adapté ! Mon connard de beau-père ne m'ayant pas donné d'amour mais un nom de famille (mais sans famille, toutefois !) auquel je tiens car c'est identitaire. Aussi, Fraselle, c'est beau, c'est joli, c'est musical, cela coule tout seul, c'est fluide, c'est sexuel, libidinal aux oreilles, c'est romantique et italianisant (Frasello, ad esempio !). C'est aussi, avec son -elle diminutif, “ petite phrase ”. Etc. Je m'y suis habit-tué. Car l'habit c'est l'identité qu'il ne faut plus tuer ! Que de richesses dans cet amalgame lettré ! Alors qu'il y a des Dupont, Durand, Piedbœuf, Mollet, Renders, Hamal (où t'as bobo, mon grand !), Mortelette, Larondelle, Gerber, Macédoine, Génicot, Capriololi. Tu imagines s'il se marie avec Josiane, cela donne : “ Josiane qu'a pris au lit ! ” Après, elle verra son pote Génicot. S'elle est enceinte elle pourra Gerber Macédoine. C.Q.F.D.
Reçois, chère Marçaire Imhauselle, l'expression de ma cafouillante affectation.
Patrinelle de La Phraséolle
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Rédactrice en chef, Marcelle Imhauser
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Trimestrielle Décembre 2006 n°4
Bafouille Incontinente n° 5
(Thème imposé : "Lettre à ceux ou celles qui me voulaient du bien)
Votre serviteur n'a pas incontiné dans ce n°5
Bafouille Incontinente n° double 6 et 7
(Thème imposé : Hommage à Jacques Izoard)
Hommage à Jacky Zooart
"Jacques Izoard a un petit train dans la tête. Des wagons de bois-forêt tirés par la loco de Gabin dans La Bête Humaine. Noir de la tête aux pieds comme la bleue houille, il fait parfois un point d'arrêt : le temps de refaire le plein de mots-charbons qui crament la virginité hypocrite du plus prétentieux des dictionnaires. Ou, il matérialise l'indécence d'une virgule. Avant de changer de corps ce train se cachait dans le grenier de la maison qui part en pétales. Ainsi, l'archive de l'enfant se gourait de marée. Magic Zonard à tout l'entrain du mot qu'il veut mais ces mots-là ne sont pas du bleuet d'Arlequine pour midinette en mal de coquelicot. Il sait viser n'importe quelle lettre et l'éclater comme un oeuf avec sa flèche en plume. C'est le coeur à la croisée du message à niveau. Ce poète tire les sons de la mine comme la terre régurgite son blé. Egare-toi si t'es pas content. Il collectionne les fourmis en comptant les chiens qui tournent la tête si l'aile de la mouche crisse. Les chats miaulent de l'herbe. Il est toqué. Jack qui zooarde est un insecte de vie. Il est toqué du beau. Zozo de l'art. Zinzin des chemins. Zoumzoum des ratatouilles. Jack y Looza, c'est l'espagnol de la moto du verbe. Sa poésie copule. Etre, ce ver luisant qui desserre la lippe quand les poiriers tombent... alors, Jacques maudit l'ecclésiaste autant que son missel lavé de mots sans hémorroïdes. Jacques est . Jacques c'est un grand verre de lait qui goûte l'herbe de la vache qui broute la vie. Pour déjeuner, on boit ces mots d'une traite; puis, l'on rote des phonèmes ! Jacques, c'est le Schtroumf bleu à lunettes qui ne peut pas grandir; car, trop grand, l'on ne voit plus les coccinelles qui prennent leurs bains au pied des forêts. La vérité du nez est dans l'humus de bouse des coléoptères, non dans le gras de nuque des couronnes de Rome. Jacques Isoloir sale bien seul au fond de sa gorge le lard de sa langue à mots : rouges, bleus ou noirs comme les hauts fourneaux qui vomissent la force transformée émanant des entrailles du terroir caché. Que chacun féconde son propre courage ! Que chacun lèche le cul tiède des alluvions en pleurant l'ivresse du vivre ! Père au poing, c'est jeux de main, jeux certains... La mer a peur de fracasser son ultime vague d'un ressac qui use la dune. Le verbe naître unit ces deux symboles... Jacques acère et lacère. Vin rouge au poing, ce sont les menstrues de la terre dans le creux de sa propre audace. Jack Leloubard, c'est le Schtroumf à lunettes bleues qui ne veut pas visiter la Mongolie du haut, fière qu'il est de sa racine éclatée de radicelles qui s'abreuve dans la Meuse. Jacques a compris tout petit que l'amour était proche de la boue des fermes : une poule picore, un chameau chie, une feuille crie, un oiseau se lave. Les yeux coincés dans le bas de ses verres à cailloux, Jacques sait que les saisons sont comme nos âmes, chacune d'elle en crache une autre... Jacques parle tout bas et, il range ses tableaux dans la remise pour y penser sans les voir. Jacques, c'est un zoo de mots, un taffetas d'élytres jugulant la mite, une pléiade d'antennes de sauterelles à lui tout seul. Quelquefois, je le vois réparant la patte d'Arachnée pour mieux écrire sur la séparation des choses; au poing, vingt gouttes rouges de sang pour nourrir demain... Ses mots c'est l'or de la pluie. Ses livres du Tirlemont d'émotion...
Patrick Fraselle, Liège, fin juin, début juillet 2002"
Copyright : Editions
Boumboumtralala
Avenue des Coteaux, 57
à 4030 Liège
n° double 2007
Bafouille Incontinente n° 10
(Thème imposé : Lettre à mon double)
Introduction donc :
Bien que portant des pantalons en soie noire sauvage ; et, par-là, possédant par nature, une personnalité tunique, je peux affirmer fort et haut qu'il n'est pas possible que je possède un double ! Peut-être, James Ensor, Romain Gary ou bien Félicien Rops, à peine, comme pâles sosies pâles… quand beau il fait pour eux et que moins vieux j'étais l'on m'a dit souvent qu'ils me ressemblaient de visage… Pour sortir de l'impasse de ce thème imposé par La Ratatouille sans Bonne-Maman, il m'a surpris l'idée de dépêcher le miroir. C'est laquelle raison pour, pour écrire à mon gras-double, que je me suis installé devant le miroir sans tain de la salle à manger. Aimant fort me sustenter, j'ai d'ailleurs toujours été sale à manger. Bien qu'ayant un QI zine, je suis un sale long. J'adore aussi les sales de bain même si elles ne sont pas toujours propres pour les emmener dans la chambre-à-Marie-coucher. A peine je m'installe sans doublon et simplement autant dire singlement devant le miroir de la malle à changer (sa petite culotte) qu'il se lézarde : en d'autres mots, il se fend en deux zig-zag-zigouné. (Comme j'aime manger, j'ai toujours la dent en feu diagonalinée). Ou bien je suis l'Adam en feu mais ce n'est plus Eve c'est bien Marie qui possède deux lèvres pour me dé-posséder. D'ailleurs, souvent l'on dit : « A réchauffer lentement au bain-marie. » Et moi simple, je ne suis pas un sot pédé, puisque je n'aime que ma moitié qui n'est pas le double de moi mais bien une seule partie tout simplement indivisible en deux parties égales. Je me dis : « Bon patience, ya pas d'lézard si je vois mon double en triple… Moi plus les deux autres fragments de moi moi. Si je me sens triple j'aurais ainsi plus de tripes pour moi moi moi.
Quand je sais que d'autres amoureux niais pensent à leur moi… tiers. Pfffffff ! Et les tripes au petits oignons à réchauffer lentement aussi aux mains de Marie, hummmmm ! Bien sûr, j'ai bien conscience que si je suis saoul en écrivant la lettre à mon double que je vois triple avec mes tripes, nous serons alors six à nous écrire la même chose. On se fera donc les douze yeux. Je me sens ainsi proche ainsi du morcellement psycho(pa)trick. Schizophrénie morcelloïde Autisme de miroir. Catatonisme de terre cuite. Je vous écris donc ce que je vois en regardant mon double sextuplé car depuis que j'ai lancé le début de cette lettre, je suis maintenant saoul au vin (plus tard et plus bas, je serai voué aux seins). Aussi ainsi, la terre seule n'est plus cuite, ainsi aussi.
Narration donc :
Je me sius isnalté deanvt le miiror bisré. Ctete lézrade dtae de ma drenèrie gruere intéruiere. C'set duolbemnet inétesrsé que je sius moitvé par cet ércit sipmle que je te dsetnie, à toi mon duolbe qui n'xeiste pas. En penanst à pas toi qui est pas moi moi je vis un garnd morecllement pyshcoitque et je ne sias par qeul buot de moi plrear de toi… Toi, toi qui est moi moi. D'allierus l'ex-cahnosn dsiiat : « Toi, toi, mon toi ! » Svaior s'elle plraiat de toi-moi, de moi-toi ou bein du toît de la miaosn pour le pomilber, là, l'hitsiore a emfenré le seecrt. Je puex la récéire en dnisat : « Moi, moi, ton moi ! » le sceret de fmalile n'eatnat pas loin du secert de ma fllie. Pré-shciozphèrnqiue, on puorra rmeraquer de la pretrtubatoin aeffcitve, de l'maibvalence anssi que la cnotardiciton des pneséés et des sneitments. Affecté *d'écholalie tu répètes tout ce que je dis, espèce de satané miroir de… mes deux !
Intermède para-psychotique donc :
Moi, j'ai vu le plombier et il m'a parlé de toit. Tu me réponds : « Tu as vu le plombier et il t'a parlé de moi ? » Je te réponds (alliant le geste à la parole) : « Oui, oui, j'ai vu le plombier et il m'a parlé de toit. Ainsi, moi, je pense que toi tu te prends pour un toit ! Tu ne peux donc être mon moi, toi !
Conclusion donc :
Aimant ma différence, je suis content de te quitter mon double pseudo qui n'existe que dans ma psychose galopante. Aimant plus que tout les femmes et leurs seins, je suis content d'avoir écrit, cette « lettre à (leurs) monts doubles. » Sortant du narcissisme patho(i)logique, c'est bien la femme et sa différence qui est la plus belle chose sur cette Terre.
Ouf, je suis guéri de toi, satané miroir sans t(r)ain et sans toit.
Tu te sens, toi à l'étroit, toi ?
Lettre à mon double, lettre à l'autre, oui !
Lettre à Lautréamont (l'autre et à monts)
Moi, je me sens moi !
Pas toi ?
(Ecrit les 3, 4 et 5 mai dans l'enceinte de l'hôpital psychiatrique)
* Psychiatrie donc : l'affection psychique dite « écholalie » est une tendance spontanée à répéter systématiquement tout ou une partie des phrases, habituellement de l'interlocuteur, en guise de réponse verbale. Le mot a une origine grecque : Écho (nymphe qui a donné son nom au phénomène de l'écho) et lalie (beau langage).
Bafouille Incontinente n° 9
(Thème imposé : Lettre à une femme d'hier, d'aujourd'hui ou de demain)
(avec un esse sans zette et un k à la trick de Pa) A la femme de chaque instant : la Mère. J'aime l'odeur de la terre forte, - masque ocré de vie multipliée -.
Pétrin de soleil,fendue, pourfendue, abreuvante,
elle est aimée et haïe.
Son giron rassure l'oiseau, la panthère, la sauge.
Noble édifice préhistorique, moyen-âgeuse, contemporaine ou futuriste, elle est le terril de nos âmes, le reflet de nos rêveries.
Fioles de sable de toutes les régions du monde, le vent lui appartient.
Surmenée par l'égarement des Hommes, sa première force est l'amour.
Riche d'elle-même, elle étreint la joie et la plus vaste des douleurs.
Elle cueille.
Le cri.
Nous sommes les enfants gonflés du deuil.
Copyright Editions du Centre Liégeois d'Action Interculturelle
Rédactrice en chef, Marcelle Imhauser
Editeur responsable : Aziz SAIDI, rue Herman Reuleaux, 51 à 4020 Liège
Trimestrielle Mars 2008 n°9
Bafouille Incontinente n° 8
(Thème imposé : Lettre à quelqu'un qui me croit particulièrement naïf)
Patrick Fraselle (avec un « esse »)
Treize, hasard, naïveté et transformation.
Le samedi 14 juillet, le lendemain du vendredi 13 juillet 2007 – jour où j'ai reçu publiquement ma certification officielle, pour pratiquer la psychothérapie et la psychanalyse - je suis naïvement rentré chez moi et pas chez ma voisine. Puisque c'est chez moi que j'habite (de cheval) ! Je suis seul à la maison. Mais pas désespéré pour autant (en emporte le vent). A part mes animaux (chats, poules, lapins, grenouilles, koïs d'étang, fourmis rouges et libellules) personne ne m'attend (va la cruche à l'eau qu'elle se tire) ! Après cette longue semaine de travail au séminaire de Spa, je suis en proie à des sensations très vives. S'extraire de cette bulle d'émotions dans laquelle nous vivons tous interdépendants ainsi qu'en autarcie représente une épreuve très dure. C'est comme pour le micro-climat utérin : devoir s'arracher de là pour devoir rejoindre un autre réel. C'est assez étourdissant (toi, ma mie). Je passe quelques coups de fil à des proches, j'envoie quelques sms à des gens de ma classe d'études pour les féliciter ( à la menthe). Puis, je vis un débat entre la paranoïa de ma tête et ma projection négative fantasmatique ainsi que les pulsions borborygmatiques de mon ventre (à terre). Il me prend l'envie d'envoyer un sms à Maria pour lui dire que j'ai réussi (du 13 novembre 2006 au 13 juillet 2007, c'est notre huitième mois consommé de rupture ! ). Quel effroyable dilemme ! Puis, je me raccroche à la nourriture de Luis, mon formateur en psychanalyse, qui me disait souvent en séance : « Sors de ta tête (de mule) , et fais donc ce que ton ventre sent ; pour la suite, pour le reste, on verra bien ! ». J'écoute donc la voix intériorisée de Luis et naïvement, j'envoie, conséquemment, un sms à Maria qui est le suivant : « Bonsoir Maria. J'espère que tu as trouvé un compagnon de route qui te correspond mieux que moi et ainsi, que tu es heureuse ! Alors c'est beau et je suis content pour toi. Moi je viens de rentrer du séminaire de Spa avec mon diplôme et je goûte cette joie. Vas bien et épouse la vie. Patrick » Je sais que derrière cette double protection, il y a, dans ma démarche, ( ne soyons pas… naïf), à la fois une perche tendue et une prise de contact… 1. Dans cette protection dialectique, l'espérer heureuse avec un autre serait une pratique apparente de mon détachement (-teur) ? Et que, hormis une facette possible de l'amour, c'est tout de même un grand mensonge (des mille et une nuits) ! 2. Ce naïf détachement signifierait que je suis réellement parti d'elle… comme pour lui dire : « Plus rien de possible entre nous, tu vois bien que je me suis détaché de toi ». Quelle va être sa réaction ? Le sms a été posté à 20.56 : la somme de ces chiffres est treize. Elle peut ne pas me répondre après nos bagarres et nos délires benladeniques. Elle peut m'envoyer un sms froid, poli et formel, du genre : « Félicitations ! ». Elle peut aussi me téléphoner (mais cela n'y pensons pas, ne soyons pas… naïf !). Je reçois, à un moment donné, un appel en absence car je ne réponds pas. Je n'ai plus le numéro de Maria dans mon répertoire ; toutefois, en lisant les chiffres, il me semble reconnaître cette combinaison magique : son numéro de téléphone. Je fais semblant de rien (tout en sachant que c'était elle à 99,99%) et je fais la mention « rappeler ». On décroche de l'autre côté du combiné et je dis : « Bonjour, je viens de recevoir un appel en absence mais je ne sais pas de qui c'est ? (je n'osais pas rappeler et je fais donc… le naïf). Elle répond : « C'est Maria ! » Je réponds : « Excuse-moi, mais je n'ai plus ton numéro de téléphone dans mon répertoire. » Elle me dit : « Je suis à la danse des cinq rythmes donnée par Jonathan, le fils de Gabrielle Roth. Je suis à Anvers. Mes félicitations ! Bon je vais devoir te laisser. A bientôt ! » En disant : « Je n'ai plus ton numéro dans mon répertoire », je sais que je la mets à distance… Maria m'a rappelé à 22.27 : la somme de ces chiffres est treize. Avant que l'on ne s'affronte par courriers, et différents passages à l'acte, la dernière lettre de rupture que j'ai envoyé à Maria date du 13 novembre 2006. J'ai écrit le « Jeu de Rôles ». C'est notre vie privée relatée par l'écriture, dans l'intention de lui faire péter les plombs. Elle a bien vécu son burn out. C'était comme un affrontement, une confrontation. Une espèce de chacun son tour puisqu'elle m'avait fait péter les plombs avant. Bref, un travers d'humain. Une vengeance idiote. J'ai mis fin à la diffusion du « Jeu de Rôles » sentant que cette histoire d'agressivité, pour moi, était clôturée car je venais de faire un saut qualitatif dans l'humanisme, la spiritualité, la transformation personnelle. Dans la maturation du Moi blessé. J'ai clôturé ce « Jeu de Rôles » à la date du 13 février 2007. Notre premier rendez-vous amoureux au restaurant « Le Bruit qui Court » a eu lieu à treize heures. Comment donner du sens à ce coup de fil mutuel ? Pourquoi ai-je envoyé cet sms ? Pourquoi a–t-elle répondu aussi vite, en vocal ? Apaisement des tensions ? Jeux d'approches ? Séductions mutuelles ? Nos bagarres étaient atomiques ! Un véritable chantier de rencontres, de contacts ainsi que de purification… Pensons-nous toujours… naïvement… l'un à l'autre ? Son « A bientôt » est-t-il formel, comme une expression téléphonique classique ? Ou bien est-il chargé de sens ? Est-il sincère, si c'est le cas. Ou bien n'est-il que l'entrée d'un chemin de vengeance séductionelle parce j'ai eu la… naïveté, l'authenticité de téléphoner. Et qu'ainsi elle se replace en pouvoir en me mettant dans l'attente ? Serait-ce, dès lors, une récupération narcissique ! A-t-elle fait un chemin de maturation personnelle, face à notre rupture ? Est-ce aussi une perche tendue ? Dois-je maintenant attendre naïvement un signe ou bien dois-je aller voir ce qui se cache derrière tout cela. Pour savoir, s'il y a moyen de faire une belle histoire… Je peux aller voir sans être dupe et… naïf. Ne pas marcher sur des œufs mais marcher sur des treize… est la solution que la vie, comme pédagogue, me propose… La dernière fois qu'elle m'a placé en stand-by, comme cela, j'ai pété les plombs et j'ai tout bousillé. Je n'ai pas eu la patience. Frustré j'ai tout fait explosé ! J'attends ! Que faire ? Ah oui, le ventre, j'oubliais… Mais ne soyons pas … naïf ! Dans la symbolique, 12 est un cycle. Le 13 signifie une mort symbolique car le un ajouté signifie le pas premier d'un nouveau cycle. Nous sommes dans le principe majeur de la transformation. Dans l'Antiquité, même avant le christianisme, douze étant un nombre complet et parfait, treize indiquait le commencement d'un nouveau cycle, d'une nouvelle vie, et, dès lors, devient l'emblème de la mort. Mort à laquelle s'ajoute l'idée de renouvellement : fin d'un cycle, début d'un autre. Naïf, sur le versant négatif, le dictionnaire dit : « Qui est plein de simplicité par inexpérience ; qui est d'une crédulité, d'une confiance irraisonnée et quelque peu ridicule ». Malheureusement, faute d'un glissement sémantique et culturel, le premier sens du mot naïf n'existe plus dans la mémoire ainsi que dans l'âme des personnes. A savoir, sur le versant positif : « Qui représente bien la chose telle qu'elle est ; ressemblant, sincère. » Alors, dans ce cas de figure : simplet, niais, innocent, nigaud, benêt, dadais, bêta, gogo, gobe-mouches, dindon, cornichon, nouille, poire ou pigeon ou tout simplement naïf ? Superstition… Naïveté… Force du hasard… Où est donc allée se planquer la primeur des enfants ?
L' Homme qui n'est qu'un enfant gonflé d'âge.
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Rédactrice en chef, Marcelle Imhauser
Editeur responsable : Aziz SAIDI, rue Herman Reuleaux, 51 à 4020 Liège
Trimestrielle Décembre 2007 n°8
Bafouille Incontinente n°11
(Thème imposé : Lettre à un lieu...)
C'est à Saint-Pholien qu'est sise l'âme de la langue. Ce vendredi 08 du 08 2008, dès lors que j'eus jeté un tapis pour l'exposition d'objets d'occasion et d'antiquité, un quidam m'interpella dans mon rôle de vendeur pour quelques heures et, me demanda, avec la précision du matin si je n'avais pas un chauffe-veau électrique ? Bigre ! Trou du cul du Malin. Queue à poêlon. Pâte à crêpes. Saperlipopette ! Poil d'oreille de rat. Mouche à bouse. Coccinelle génétiquement modifiée. Femmes sans tétons. Eté sans soleil. Magistrats corrompus. Fatras de poubelles à Liège. Tant de rats dégoûts. Elections sans buts. Erections sans ruts. Eructations sans burps. Police incompétente comme dabe plus autres étonnements... Je lui fis répéter « la » chose pour mieux cibler sa demande et, c'est très sûrement que ce Proscrit de la rue du Moulin, à Bressoux me redemanda avec force tonalité gutturalisée si je n'avais pas un chauffe-veau électrique...
Ma sphère bilatéralisée fonctionnant pour habitude à l'assez bien se brancha de go sur quelques voltages supplémentaires (c'était aloi d'assez la loi pour la circonstance) et compris que je ne pourrais pas satisfaire à la demande du Troufion. Deux secondes de réflexion très internes me permirent d'essayer de comprendre. Ce Baraquie de Jupille désirait-il une machine électrique pour chauffer les veaux ? Interrogations susurrées très intimes ? Piner la rondelle. Se nipper d'Opinel. Un tour sur la Batte pour la détente et aller boire un péquet après avec Poultre-Crocodile-Fifi dit tant et aussi bien Poupousse d'amour. Panne d'ascenseur. Nouveau séjour à Prague. Tatoo à l'orteil. Manque un franc pour une frite. Fievet sur un Mac. Piercing à l'hémorroïde. Soleil en hiver. Pluie en été. Roumaine qui lit Pocrite (un orateur-menteur grec) Complications. Prise de tête même de judo ou jus d'orange pour la reprise de souffle. Très légers sourcillements. Sensation de burn out. Une dent à plomber. Souliers trop petits. Poissons congelés. Filtre à essence. Repli sur soi. Enfin décontraction. Auquel cas, cette invention obligerait-elle ces chers tendres petits de la Madame Vache, à se tenir debout, sur les quatre fers (non en l'air) pour être ainsi, chauffés vifs ou morts; lentement, comme une juste confiture à la fraise qui bouillonne ? Et ainsi, parfume de parfum sucré-suret votre logis d'été-printemps; ou bien, s'agissait-il d'une machine imitant les chaises georgebuschiennes ? Et, par ce fait, installant ces petits tendres, assis confortablement pour les chauffer électriquement... jusqu'à ce qu'ils avouent leur faute : un accouplement avec l'anus du facho Milosevic ? Gratte-gratte à la tête, sourire intérieur. Pipi-caca tantôt.
Ou encore ce Pisseux de Grivegnée Hauteur faisait-il allusion à un chauve veau électrique; plus avant, à un veau complexé par son auto-calvitie pré-génitalisée que les Teutons de 14-18-40-45 avaient transformé en veau électrifié, étonnez-vous; et, dont les yeux s'allumaient dès lors qu'on le brancha sur 220 volts ? Ma Crevure de Seraing-Pairay maniât-il la langue de la France et de la Belgique de telle façon qu'il plaçât très habilement l'adjectivité avant la nommée chose que l'on pourrait, aussi, appeler sans faute : un veau chauve électrique ? Sans doute que le délire allemand avait fait aussi la chasse aux veaux juifs pour les garnir d'un « chapeau de lampe à chevet » sur la tête à cheval, dont les yeux, -dans les familles gestapistes-, illuminaient les soirées perdues des « clones » à moustaches que nos frères flamingants imitent jusqu'à avoir l'esprit mité voire miteux : quinze pour cent attribués en sondage aux partis d'extrême droite du nord du pays; ou dit autrement, pour rester fermier du porc du nez… Hi... tler, lalère. L'air là, faisant la chanson, c'est bien con nu et même habillé... Lalalère et dromadaire. Pipi-caca tantôt : attends encore un peu ! Ce n'est qu'après avoir fait appel à un certain talent sémantico-linguiste dont je me targue que je compris, le coeur rassuré, la soeur à curé, le beurre à saler, que plus personne, écoutez bien, plus personne aujourd'hui n'aurait l'animale idée que de collectionner encore les vestiges de ces souffrances passées ! Quoique je pensai aussitôt vite par recoupement des sonorités à un jeu (s'il n'est de mots il est de maux, pas le Brie), il est ‘'co'' sot, veau : Faisant, par-là, allusion aux veaux transformés pour l'éclairage autant qu'à l'insigne pérennité de la connerie humaine, traversant les siècles, aussi belle qu'une Maria menteuse, aussi bucolique qu'un long fleuve tranquille ! Et todis sol voye. Mais, j'eus très peur de me perdre et d'ainsi ne pouvoir répondre clairement à mon Egaré de Montegnée... qui, d'aventures, n'avait pas très l'air au fait des moultes possibles talents linguistiques de nos animaux de la ferme. Ferme ta gueule et souffre en silence.
Désirant (car je suis un homme désirant) satisfaire mon client potentiel je réexaminai une dernière fois (de veau) sa demande et, il me répondit avec une diction déformée par le terroir (c'est normal les veaux c'est à la campagne que sa crèchent). D'ailleurs, n'il y-a-t-il pas un veau dans la crèche de notre seigneur (de boucherie). Diantre non, c'est un âne ! Et, cet âne s'était échappé de la Noël fête pour venir se promener à Saint-Pholien et cherchait, au hasard du dégourdi des pattes un de ses lointains ou proches cousins. Allez savoir ! Il me redemanda donc pour la troisième fois : « Hé ! Chef, t'as pas un chauve-veau électrique ? » C'est toutefois donc, après ces deux secondes « d'internité » que je compris que mon pote client tombé du ciel (ou des nues) cherchait pour aménager son beuglant intérieur un... Bulex.
Je lui répondis, assez fier de moi : « Un Bulex ! » Et, content que je l'aie enfin compris, me reconfirma, souriant : « C'est ça, M'sieur, un chauffe-veau électrique. » J'étais satisfait de constater que la communication que permet notre riche langue française, nous rapproche tous...
C'est ici à Saint-Pholien qu'est sis le charme de notre langue de veau, si, si. C'est à Saint-Pholien qu'est ici sis la prime marche de notre culture du vaudeville. Demain, j'irai trouver mon ami boucher pour m'enquérir de ce qu'on lui demande quand un Quidam d'Ougrée pénètre dans son beau magasin carrelé. L'individu demande sûrement pour mett' sur les tartines : « Cent grammes de fil américain... » ou peut-être aussi : « Un bufteck ». Voire même peut-être et tout aussi bien c'est assez dire deux tranches de tête de veau. Autant donc que ce Troufion ne crève pas d'infractus ou bien aille manger une glace à Tongue, on est sûr ainsi que la langue française continue à… progresser et à évoluer… Lois de la sémantique obligent. A vendredi si tu fais pas l'oreille de veau sais-tu...
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Trimestrielle Septembre 2008 n°11
Bafouille Incontinente n° 12
Spécial Jacques IZOARD
Jacques Izoard se raconte, texte et interview restituée en audio. Numéro non réservé aux auteurs.
Bafouille Incontinente n° 13
(Thème imposé : Lettre à un(e) amnésique)
Je n'oublie pas de mettre en ligne...
J'y pense, j'y pense, j'y pense !
Bafouille Incontinente n° 14
(Thème imposé : Lettre à un rêveur, à une rêveuse)
Mon cher, cher, et, inestimable voisin,
Dans les combles, ma chambre est contiguë à la vôtre. C'est dans ce grenier que nous vivons et dormons, vous et moi. Ultime étage du château que nous habitons. Bien sûr nous sommes tous deux étudiants aux Beaux-Arts, moi aux Arts Plastiques ; vous aux Arts des Mots, c'est pour cela que nos demeures sont réduites… Ainsi, nous ne fréquentons pas le même établissement. Je viens de Patagonie, terre du Chili, et je peins mes paysages aux couleurs fourvoyées du soleil ; vous venez, semble-t-il, d'un pays plus froid que le mien, la Belgique plate mais vous ne perdez rien au change de cette platitude. Bien que mon pinceau soit passionnel, votre langue est dardée de nuances de mots que je ne connais pas. Cette nuit vous avez rêvé tellement haut et fort de votre aise que j'ai mémorisé vos nocturnes mots pour mon seul plaisir. Vous souvenez-vous de vos rêves ? Vous avez rêvé d'un vieux banc de pierre garni de mousse ! Sinon, je l'ai noté et je me permets de vous le faire parvenir sur le parchemin qu'il me reste et, dessous votre porte. Voici votre rêve. Je serai heureuse de vous rencontrer, un jour...
Fédorée, votre voisine de grenier
« Je suis un Prince. Je possède l'élégance et l'insigne raffinement de mon sang. Rien n'est trop beau pour moi. Un Prince peut choisir. Je préfère ainsi ce qu'il y a de meilleur. Les beaux fruits qui tombent des arbres de leurs propres poids. Il arrive qu'une pomme très rouge tue une fourmi noire qui passe. Des cucurbitacées car ce nom est fort sensuel, des carottes bien orangées pour les potées d'après promenade ; du persil, aussi, bien frisé pour fleurer mes doigts. Des vins fins ou bruts mais plutôt rouges. Des plaisirs simples mais compliqués. L'élégance vestimentaire ainsi que la noblesse du regard. Droit. Fier. Juste un peu arrogant, bien brillant. Des émotions et la tendresse d'une grand-mère. La vaisselle du buffet doit être délicate, garnie d'or, de rubis profond, de reflets vert amande, d'un liseré taupe. Les verres que je réserve à mes invitées sortent des plus prestigieuses cristalleries de Bohème. Mes couverts sont dessinés par Mucha, chaque volute est érotique. Ma petite maison est comme un château. L'intérieur est chaleureux, le jardin est calme. Mon jardin est un jardin où la nuit, dansent des fées très dévêtues. Les vers luisants éclairent les pas de ces chorégraphes. Je n'ose pas les regarder, j'ai peur de leur fuite et de mon impudence. Bien vite, je ferme les yeux pour les voir, je peux toutes les distinguer. Elles sont jeunes mais n'ont pas d'âge. En été, ce ballet commence à 23 heures 11. C'est la précision angélique des fées… En hiver, il débute un peu plus tôt. J'ai garni mon jardin d'hortensias bleu méthylène pâlis de toute la palette des gris. Mais, il arrive, qu'une flèche de rose sale s'insinue parmi ces gris-là. Quelques pétales sont légèrement flétris par la promenade de l'épeire diadème. Le rose sali tranche. Sur un sépale, une chenille a écrit une lettre. Sans doute, une initiale importante ? La seule scène de la magie de la vie, c'est la nature qui nous étourdit… Le sourire des fées, aux dents délicates nous, emprisonne. C'est du blanc pur. Beaucoup plus pur que le blanc marmoréen. Le jaune-framboise, légèrement foncé, d'une framboise encore trop verte rivalise. Mais il est trop tôt pour que ce rouge à définir colore de jus parfumé le blanc de ces barreaux d'ivoire. L'imaginaire reflète le délire du désir. Je n'aime pas la laideur, elle me blesse. Je n'aime que les fées, les hortensias pâlis gris, fléchés de rose, Prague et l'humidité d'un vieux banc de pierre garni de mousse. Je vais apprendre à danser le tango, la rumba ; et, peut-être, des danses plus anciennes ? Chaque fée danse différemment. Ainsi, un soir d'été, à 23 heures 11, j'irai prendre l'air au jardin. J'irai m'asseoir sur le banc de pierre dont la mousse a fait une émeraude ; et, j'attendrai que les framboises mûrissent. Un jour les fées devront manger. Elles savent qu'un Prince est patient. »
Copyright: Editions
Boumboumtralala
Avenue des Coteaux, 57
à 4030 Liège
Bafouille Incontinente n° 15
(Thème imposé facultatif : Le malentendu)
Pour ce numéro, Marcelle Imhauser, la rédactrice
en chef, nous a demandé d'écrire une nouvelle
de trois à quatre pages. Beaucoup d'auteurs
ont triché et n'ont pas eu l'audace
ou le souffle de le faire...
A mon ami Eric Tilman, en hommage au(x) fromage(s) de Prague et d’ailleurs…
Entre le conquiphor, le conquiclou, le conquitap, le conquicri, le conquaspir, le conquipleur, le conquipistol, le conquécoutedelamusikdemertte règne le désespoir absolus des mâles entendus… des… malentendants…
Ou, dans la vie, il n'a rin di çou ki vs cwérèz après ki vint…
Bonjour, tu nous fais chier avec tes marges. Vas-tu enfin nous foutre la paix car je voudrais, si tu le veux bien, mot(s), marger à mon aise pour enfin aller déjeuner avec Eric Quimant. Parce qu’il va apporter du bon frrromache et moi, je vais ouvrir une bouteille de vin à 29 francs 50 et des centimes quelques. Ce sont les centimes qui sont importants car le goût de cette bouteille réside dans le centimètre compris dans les centimes quelques derniers. C’est comme une espèce de lie monétaire ; plus loin, virgule, nous verrons, avec la môme Crasson que le lit monétaire relève un autre plaisir plus droit. Le vin ? Du Château Darchis ! Un arrache-moi la gueule et puis va t’en j’te dis pas... C’était un très bon vin avant la guerre d’Afrique. Ture-lu-tu-tu, tu as un GROS tutu. Il est midi. Dans ce pays biloute de pluie il n’y aura jamais de soleil qui lèche. Connais-tu le dieu Ra ? Sale bête ! Les zosieaux mangent des vers de terre car je viens de bêcher la terre à vers. Les jacinthes sentent l’âcre et sont bonnes à déguster. L’escargot Gilbert se tape une « promène-lente » en prenant le temps sur l’échelle de bois pourrie. Un phoque aboie sur le vent pendant que Caroline étudie le droit chemin, remplie d’espoir de couloirs de marbre universitaire d’Italie. Du marbre à rayons vert foncé si tu veux. Mais si tu ne veux pas tu peux sortir par le toit près du plafond. Le chat décline un bruit fauve, la nuit tombe sur la rumeur des êtres. Connais-tu la blague avec Toto ? La blague du métro des Zazous ? Celle qui fait rire le sergent-chef qui d’habitude ne rit pas mais celle-là, elle est bien bonne et le métro va tellement vite que le vent pisse à la gueule si la vitre est ouverte…
Toto mange très salement, alors son père s'écrie :
- Mon fils, tu manges comme un goret ! Sais-tu au moins ce qu'est un goret?
- Ouais p'pa ! C'est le fils d'un cochon...
- Toto, douze bouteilles de vin du millésime Château Darchis à 29 francs 50 et des centimes quelques, pièce, combien ça fait?
- A la maison, ça fait 3 jours M'dame.
L’escargot Gilbert a fait un pas qui colle sur l’échelle pourrie. La vitre est ouverte. Je chante l’airain des révolutionnaires. L’heure tourne comme la tête d’un alcoolique. La nuit tombe lourde chargée de mensonges classiques. C’est une nuit classée ixe. Gare tes cliques, je reprends mes claques. Eric piment n’est pas venu. Il a glissé sur le puant fromage pourri qui a coulé de son sac à carreaux de vieille femme. De l’Époisses au Marc de Bourgogne de Bourgogne. Une poignée est cassée, c’est la poisse. Elle est retenue par une agrafe. J’ai mangé de la langue de porc tout seul avec ma propre langue sale en bouche car je ne veux pas de goret tout de suite. Je n’ai pas mangé ni mordu ma propre langue sale car j’ai bien trié les morceaux truies des morceaux pourceaux. Car mon morceau de langue est pourceau de truite à soldats, plutôt. J’ai flirté avec les morceaux chauds dans ma bouche quand même. J’espère que c’était de la langue de truie jeune et qu’elle avait de grosses mamelles de cochonne qui danse le tango d’étable et la carmagnole de bonne au lit… comme la patineuse. Des enfants jouent dans un jardin avec le pistolet à poudre de leur arrière grand-père qui est mort puisque il est grand-père mort arrière. Ce sont des enfants avec des prénoms « modernes ». L’un s’appelle Tue, l’autre s’appelle Lippe. Ce sont des enfants qui ont un langage fané d’enfants bâtards. J’espère qu’il est chargé. Un enfant tue l’autre. Il était chargé. Tant mieux il y aura plus de bruit calme. Lippe a tué Tue. Ils écoutaient trop de rock coco. Roro, le coq de la voisine, hurle aux sauterelles car il a un port bas de tête. Il faut seulement un petit cercueil pour l’enterrer et, à cet âge-là, les fleurs de tulipe ne coûtent pas cher pour les enfants bâtards poudrés par leur grand-père qui buvait tous ses sous. Un zig d’un coup de zag vient de fermer la fenêtre du métro. Eric Ciment à un tic à l’oreille. Chaque fois qu’il croise une mouche verte du Maroc, son oreille droite prend la forme d’un triangle isocèle supersonique et, il s’envole de vingt centimètres exactement au-dessus du sol. Et cela toujours d’une manière oblique comme une barre oblique d’un coup en flèche de fusée. Et il est très gêné quand il veut rencontrer les femmes luxueuses marocaines pour les téter car il a l’air un peu idiot. Alors, pour se consoler, il promène dans les petites rues sans mouches son animal de solitude, un conquiphor que son frère Trougnard lui a ramené de Mexico et non du Maroc à loukoums. Le conquiphor se promène en laisse attaché par la queue sinon il fait des trous, il fore. Sa queue fore tant. (C’est toujours un con qui fore le dimanche quand le soleil se masturbe entre deux herbes). Le cou étant trop large pour le matériel de promenade du commerce habituel, il aurait pu faire dessiner une laisse par un designer-architecte-animalier-spécialisé-en-grosse-queue mais il y avait cinq ans d’attente sauf contretemps de la forêt. Il ne pouvait pas laisser son conquiphor sans promenade pendant toute la saison ; ainsi, il le promène en l’attachant à la patte avant-gauche. Pour marcher ce n’est pas très adroit Mais, il ne pouvait laisser ainsi trouer toute la planète. Elle est déjà tant barjot avec l’Hommequicrach. Et, ça marche quand même, même même même même même même s’il traverse le chemin de traverse de travers même tout pattu. Pattu. Pattu. Pattu. De temps à autre, il croise dans le quartier, une femme vieille, ridée, triste, courbée mais restée fière, au regard vide comme une canette de bière un vendredi de bal qui, toute la journée, déambule en pantoufles de couleur hérisson et marmonne : « Oui, non, non, oui, oui, non ». Les gens du quartier ne la connaissent pas. Ils savent juste, qu’un jour, elle a perdu son chat qu’elle appelait Grain. Les enfants sales de la rue l’appellent madame Ouinon. Ils lui lancent des pierres ou bien lui donnent des chiques de jujube. Les enfants ont des humeurs d’enfants.
Il ne pouvait pas laisser son conquiphor sans promenade tout ce temps a-t-on dit dans le mode d’emploi du con et non de la foreuse. Si le conquiphor n’est pas aéré régulièrement, il fait, en général, un tic à l’oreille quand il croise les moucherons verts du Maroc : son oreille gauche prend la forme d’un triangle scalène supersonique et, il s’envole de dix-huit centimètres au-dessus du sol. Et cela toujours d’une manière oblique comme une barre oblique d’un coup comme une fusée de flèche. Ce qui, avec le décalage de deux centimètres décrit précédemment et, imputé à Eric Doutant en surplus métriques rendait les aérations complètement insupportables pour ce dernier. Eric Sifflant a une peur bleue des moucherons verts du Maroc quand il promène son conquiphor. Comme, ils penchent, l’un et l’autre, chacun d’un côté opposé à l’autre côté de l’autre, leurs promenades devenaient un vrai chemin de croix. Avec ce décalage de deux centimètres sur ce premier Gnaf-Gnaf en moins du plus c’est franchement inesthétique. Eric Pilant a une boule de poils bien noirs sur son gros orteil droit : c’est une excroissance anormale pour laquelle il a nourri quelques nuits blanches. Il n’osait pas se déshabiller quand il allait à la plage avec papa-maman. Il a toujours eu peur que l’on ne voie sa boule. Eric Gnangnan à la boule autiste avec chaussette beigeasse à côtes achetée au Prisunic nègre. Deux paires pour le prix de trois…
Quelquefois elle mange un jujube ou bien elle ramasse une pierre d’enfant pour la scruter dans les strates. Mais, ces yeux usés de canettes de bal l’empêchent désormais de distinguer quoi que ce soit. Des enfants plus curieux l’ont déjà questionnée... Ils savent qu’elle cherche les lettres d’un prénom. Mais, que sa mémoire, maintenant devenue défaillante, lui a fait perdre le sens du bêta gamma...
En tant qu’adulte cela lui fait une déformation cordonnarienne qui lui coûte cher en chaussures. Eric Titan n’a pas une vie facile. C’est un homme qui a la boule à chaussure. Il habite au vingt-deuxième étage d’une garçonnière sans ascenseur qui pue dans l’escalier avec des graffiti marocains sur les italiens de la rue. C’est une marinière de rats qui ne sortent pas les poubelles. Ils préfèrent qu’elles suintent dans le corridor, cachées derrière le vélo du petit rouf du troisième. Ri-raf, il peut couper sa boule poilue mais elle repousse encore plus vive. Et depuis, il a peur d’y toucher. Il a peur de la regarder. Il a peur. Il a peur. Peur. Peur. Peur. Peur. Il l’a rêve sa boule. Il la rive. Elle est à son pied comme un céleri-rave. Il n’est pas ravi l’homme ! Comme cuisinier, il est sel et riz monotone.
De temps en temps, elle caresse les pierres amassées dans sa poche pour voler un peu de réconfort. Les pierres sont devenues lisses et douces depuis toutes les années qu’elle marche, cherchant les autres lettres de l’alphabet qui lui manquent. Elle a le « I », le « N », le « O » et le « U ». Les autres lettres sont perdues. Le seul mot qu’elle peut écrire avec cela (hormis son marmonnimarmonna habituel), c’est « o-u-i-n ! ».
Il a peur. Il a peur. Il a peur des meubles de sa chambre qui se déplace sans bouger ainsi que du pot de moutarde qui est vide dans le frigo car ce pot-là prend de la place pour rien mais il lui rappelle un souvenir de repas romantique avec la môme Crasson qu’il avait louée pour quelques tonnes de minutes secondaires. Ils avaient mangé de la moutarde avec les frites de la friture. Et après, ils avaient été au lit se manger l’un l’autre le museau sans sauce. Ils avaient mis la sauce ailleurs, sur un autre bitume. Depuis il est attaché à ce pot de moutarde qui le contrarie sans couvercle.
La vieille femme ridée a décidé de se promener avec un poisson rouge qu’elle a installé dans un sachet de plastique transparent (un poisson de foire comme pour les enfants). Elle le tient en main par une ficelle rugueuse. Parfois, elle lève lentement la tête pour écouter le vent. Elle croit entendre des lettres de l’alphabet... Une esquisse de sourire déchire sa bouche, ses yeux de canettes de bière vides se remplissent de liquide... Elle pense alors entendre le « A », le « E », (le « I », elle sait qu’elle le possède), le « J », le « M », le « T ». Elle va les mettre dans l’ordre mais... elle sait qu’elle rêve : il n’y a pas de vent ! Elle ne caresse plus les pierres. Elle va, dans l’autre poche, chercher une pincée de poussière pour nourrir son poisson...
Copyright: Editions
Boumboumtralala
Avenue des Coteaux, 57
à 4030 Liège
Bafouille Incontinente n° 16
(Thème imposé : Lettre à celle ou à celui qui me fait rêver...)
C’est Laura qui m’est onirique; et,
quand je m’endors,
chaque nuit
je fais ce rêve…
Ton sexe est une kermesse
une loterie à peluches
une machine à saoul
un plomb bouillant
quand tu tires ma craie
Ton sexe plus rare
que le monstre
dans la baraque
à baratin
s’enfile à l’appât
Dedans scintillent
ballons de fête
gonflés d’oxygène
Ton sexe, bonbon
de toutes couleurs
papillon de rosée
Tu l’es, chic sur un bois
chihuahua de gala
cuberdon magique
danse de fruits confits
pomme d’amour ou
barbe à papa
réglisse de nuit blanche
amante à l’eau quand il coul
Bafouille Incontinente n° 17
Patrick FRASELLE
(avec la participation créative de Laura) (Thème imposé : Lettre à mon oreille)
(variation sémantique sur un concept puis sur un son
pour faire jouir mon oreille)
Epistole à mon écouteur
Epître à ma feuille
Bafouille à mon tympan
Message à mon pavillon
Bulletin à ma portugaise
Missive à mon cérumen
Tartine à ma trompe d'Eustache
Dépêche à mon enclume
Courrier à mon étrier
Pli à mon nerf auditif
Lettre à mon oreille
L'être à mon oreille
L'être a mon oreille
L'être à mon or, aie !
L'hêtre à mon orée
Lettre à m'honorer
Lettre à mon Aurée *
Les trams amon Oreye *
Les trams m'honorent, hé !
Les trames mono-raie
Les drames mono-rails
Let Ramón hors haies **
Laie à ramoner
Laide aménorrhée
Lettre à mon nom aura
Lautréamont oreille *
L'autre est à mont Oreille
Les pis Manon les trait
Les traits à mots « oreille »
L'été râle à mon oreille
* (Aurée ou saint Aurée ou Aureus (° ? - † 450) était évêque du diocèse de Mayence)
* (Amon nos autes « chez nous » en wallon)
* (Ramón est un prénom)
* (Let de to let en anglais « laisser »)
* ( Du néologisme « oreiller » fabriqué par moi et signifiant « dormir)
Copyright: Editions
Boumboumtralala
Avenue des Coteaux, 57
à 4030 Liège
Laura Bigattini
(avec la participation créative de Patrick) L'être à l'ouïe qui n'entend pas
Ma tête posée sur ton blotissement loué un soir aux creux de ton épaule, mon pavillon calé chaudement dans l'arrière-vestibule de ton jardin feuillu, j'hume librement l'écorce de ton torse, cherchant à débusquer sa sève. Le silence est dehors, s'essayant en alchimiste des corps. Il flotte allègrement dans la pièce et nous dessine des nuées ardentes aux contours rampants. Pas encore d'or, il s'endort. Je soupire pensant à ces pharmacies qui dans leurs rayons étalent des boîtes de Silence * sous licence et promettent « Sogni d'oro » * à celles et ceux qui croient que tout se monnaient sans décence, même ce qui est hors prix. Au Leader Price de la vie, tel est pris qui croyait s'pendre ! Mon oreiller quotidien est-il aussi soyeux que ta chair ? Mon caillou n'a-t-il pas trouvé sa terre d'asile ? Je souris, sentant la plane-attitude m'envahir et m'enfonce dans les délires oniriques de la nuit…
?!!!... !!!?!... Oh !
J'ouïs ? Mon oreille se tend et s'attend avec mon autre oreille. Eux tâchent de s'aboucher. Chhhhuuut ! Nom de Satan, je me trompe ? Non ! Qu'est-ce qui sang tend alors ? D'abord léger, presque inaudible, il vient siffler à mon oreille comme pour m'interpeller.
« Hé vous là ! Oui vous Mademoiselle. Venez voir ma nouvelle bécane. Entendez son doux ronronnement. Ne vous plairait-il pas de monter sur l'engin et d'y faire un tour ? Ma foi, la proposition est alléchante. Je m'y engage ! »
Empruntant ensuite le crescendo d'un concerto délirant, le soliste part en trille. Les décibels déciment mes cils protégés de cire. Il finit par marteler mon crâne à coup de faînes.
« Je vous sens un peu irritée. Je ne voudrais choquer vos oreilles innocentes. Ne vous inquiétez pas de ce bourdonnement plus ample, je dois passer un entretien. Le pot d'échappement est légèrement voilé. »
Je me réveille. Je ne rêve pas ? Je préfèrerai à cet instant avoir les tympans crevés plutôt que d'être deuxbouts . Planter une aiguille à tricoter dans mon labyrinthe alambiqué et y faire des mailles avec le sang qui file. Une maille à l'endroit, une maille à l'enfer. Une maille « allons, droit ! » , une maille à l'envers. Une belle couverture grenade en fibre bombée achevée avec amour rien que pour toi. J'entends déjà les gens. De bouche à oreille, tout se sied.
« Elle a tué son oreille Madame. Oui, je vous la susurre. Je tiens cela de la voisine d'à coté qui a pour habitude de chouchouter avec leur voisin du dessus qui le soir venu colle sa feuille au plancher pour se repasser les sons dansant tête. Ma fille pissichologue m'a parlé de détournement sur la personne propre. Quelle histoire ma p'tite dame. Il est dans d'beaux drains ce Fraselle. Mais moi j'vous l'dis, elle n'était pas bien propre sur elle cette fillette ! »
Cela me met à boue de nerfs, conduit ma main à s'emparer de ton bras et à le secouer vivement. Ce sont les secousses plus basses que tu préfères, je sais. Celles bien orchestrées où l'auditeur se laisse ébranler par le doigté et l'habitlevé des musiciens.
Je m'écrie :
« Patrick, tu ronfles. Tu t'entends pas ou quoi ? » « Kwâ-kwâ. »
« Parle à un sourd c'est du part fiel au miel. Oreille caramélisée ne se lie à bouche sale assez ... Hi hi hi… »
Je peux dormir sur mes deux lobes, faire la roue en pavillon ou m'attacher aux étriers, rien ni fait. Tu dors pieds et poings agrafés, jouant du trombone à heure crochetée et laissant aux murs le soin de réfléchir tes poussées vocalniques. Couverte de lave, bientôt en roche, j'injurie le monde en tiers. Je me tourne et retourne. Serait-ce un manège pour me faire monter sur mes grands chevaux ?Je me roule en fée tu , m'enroules en cochlée, tirant la couette et bouclant mes oreilles.
« Ah, Luette ! Gentille a luette. Ah ! Luette ! Je te plumerai. » Stop ! Des stooooop !! Va chez un ORL ! Un certain Haroun Tasieste, tu connais ?
Mouche-toi l'oreille. Pince-toi les fosses, Na ! Mais délivre-moi du râle.
Amère, j'hurle : « Silence ! Be Quies please ! » Marre.
Que dirait Aurèle dans pareille situation ? « Laisse faire la Nature et jouis de ce moment de partage, peut-être est-ce ta dernière nuit sur taire. »
Des coups ragés et perdu, je découpe, charcute, déchiquette, tranche, broie l'air ambiant et finis par taper dans le lard. Le silence coule, s'enfonce, se brise. En apnée, il tente de remonter à la surface. Navire attaqué de torpilles auto-ronflantes. Impact imminent. Sortez les larmes ! J'entraperçois les pharmacies, me ruent sur toutes les boîtes « Si, lance ! » Et te les tire par dizaines étouffant ta glotte, bâillonnant ta bouche et garnissant ton palais. J'embouche tous tes coins. Fini le chant des cui-cui ivres se transformant en couac monstrueux. Terre minée ! Telle éprise qui croyait s'fendre, je finis par abdiquer. Le lendemain matin ou, plus justement, quelques heures plus tard, tu parles. «Est-ce que je t'ai dit que j'avais l'oreille absolue ? » (. . . )
Je fais la sourde oreille, mâchouillant ma langue en signe de nerfs véhéments. « Hein dit ! Est-ce je t'ai dit que j'ai l'oreille absolue. Depuis toujours. Déjà petit… » Je m'évade, pensant à Tintin, Milou, Haddock, Tournesol… Amis d'enfance, compagnons de mes veillées. « L'oreille cassée » , un de mes albums préférés. Tous ces totems falsifiés à s'y m'éprendre. « On a marché sur la lune » , l'enclume ? Objectif plume ?
Quelles aventures ! « Dis, tu m'écoutes ? » « Oui Patrick, je t'écroûte »
* Silence : médicament sous forme de spray vendu en pharmacie contre le ronflement avec la mention « anti-ronflement total. "Ce médicament ne fonctionne pas. * Sogni d'oro : en italien, signifie : « Faites de beaux rêves… »
Bafouille Incontinente n° 18
Patrick Fraselle (Thème imposé : Lettre à Jeanne d'Arc)
Lettre à Jeanne
Y a pu celle d'Orléans !
Braisée comme une cochonne.
Et, non baisée comme un choc « One »,
(Le « one shot » de l'époque).
elle pue, celle d'Orléans.
Elle pue la braise de forêt.
Et non la baise des fourré(e)s.
Virgine-t-elle son label ?
Ah, la belle bête !
Ah, la Blanche moutonne !
C'est la Bêle sans la Bête.
C'est l'appel de la chair.
C'est la pelle de la chère.
Mais la paire, la lâche-t-elle ?
Sa perle sue pourtant l'océan.
Sans l'idée de se marrer, hein, avec le marin Martin au matin !
Sa sépulture du néant.
A-t-elle su itou sa perle de séant ?
Mieux que la puce au culle.
Puce à l'oreille ?
Non ! Le feu à l'orteil…
Du pus à la selle ?
Sa petite puce la gratte, celle qui dort, depuis les ans…
Sait-elle de quel bois je me chauffe, elle ?
A-t-elle su pelle rouler à son doré anglais pendant qu'elle avait le con battant ?
Sinon pour elle, je ferais flèche de tout boire,
avec mon arc à fille lèche.
J'étais prêt mais…
l'histoire a mis, point final, à son brasier…
Copyright: Editions
Boumboumtralala
Avenue des Coteaux, 57
à 4030 Liège
La Bafouille Incontinente
n°16 décembre 2009
par Marcelle Imhauser
Edito de la Bafouille
rédactrice en chef
Décembre 2009 : la Bafouille tient la route depuis 4 ans, grâce à vous, épistoliers, épistolières, qui en avez, avec bonheur, rempli les pages.
Merci !
Peut-être est-il temps, en 2010, de tirer un enseignement de l’expérience, et de faire un constat : Si, fidèles aux thèmes proposés, la plupart d’entre vous ont, avec talent, teinté « Lettre à... » d’émotion, de nostalgie, de douce philosophie, peu se sont risqués à pratiquer l’incontinence, en clair : le délire, le politiquement incorrect, la dérision qui manquent cruellement aux messages des médias. Peut-être que les thèmes, justement, en sont responsables, trop enclins à suggérer l’anamnèse.
Mea culpa. Je m’y suis moi-même, quelquefois, enlisée. Repartons du bon pied : il s’agira de traiter avec légèreté des sujets sérieux, de prendre le risque du 2e degré, enfin de désacraliser la fonction d’écrivain, autorisé à prendre ses distances avec les lieux communs dont on nous abreuve.
Donc, restons plus fidèles encore aux intentions définies par notre titre (Bafouille Incontinente). Laissons le plaisant et l’insolite prendre leur revanche sur la langue de bois et le blingbling des médias. L’humour, disait le poète, est la politesse du désespoir :
ne sommes-nous pas des désespérés de la plume ?
À nous d’en devenir les serviteurs zélés, à commencer par votre future collaboration à la Bafouille 18.
Thème proposé : LETTRE à Jeanne d'Arc...
à rentrer impérativement pour le 20 mai 2010 par mail, conjointement à l'éditeur ainsi qu'à la
rédactrice en chef
Marcelle Imhauser.
(les alexandrins sont autorisés).
Soyez inspirés !
Réponse de Patrick Fraselle à l'éditorial de Marcelle Imhauser
Très Chère Marcelle Imhauser,
bravo de chez bravo pour cet édito recentrant. Je dois t'avouer que si tu ne m'avais pas sollicité par mail, j'avais pris la décision de ne plus participer à La Cafouille trop Continente.
Pour les raisons que ton édito évoque avec pertinence et courage. Rares sont les auteurs qui respectent les consignes ! Le thème est corrompu, j'ai l'impression que les gens-auteurs font "caca-propre". La merde sent, c'est ce qui permet que notre société soit le creuset d'un ferment neuf. La merde, c'est l'automne : à un endroit, elle est terriblement vivante...
Transformation : blingbling, tu as raison, au revoir, la poubelle télévisuelle s'en charge en tant que que sévice public ! Une revue a un t(h)on, il faut garder le ton ou éjecter le thon . Assez de ce monde de tonton (ou de tantine(s)) produits blancs sans marchés ouverts... Pour la nouvelle de 4 pages, qui a respecté la règle ? : toi aussi tu as fait court ! Pour les auteurs qui s'impliquent (dont je me targue !) la démarche devient pour le moins curieuse sans pour autant vivre le sel ou la selle du cul-rieux. Cela devenait frustrant. Lettre à mon oreille, tu peux être sûr, qu'à un oeil ou deux, j'y foutrai mon nez avec un doigt dans le cul pour une bonne mise en bouche sans tact hypocrite.
Bravo à toi.
T'embrasse bien affectueusement.
Je serai présent à la lecture.
Patrick Fera à Selle
"Une nouvelle revue ? Pour : donner à l'art épistolaire, qui se perd, toute la place qui lui revient. Si les "tchactheurs", "essemmesseurs" et autres "maileurs", s'obstinent dans leur trafic fonétic, il reste que la LETTRE, avec son enveloppe timbrée, ses pliures, le grain de son papier, gardera toujours ses partisans. Amen."
Marcelle Imhauser, rédactrice en chef de "La Bafouille Incontinente"
Edito de la Bafouille n°14 juin 2009
par Marcelle Imhauser
rédactrice en chef
"Il y a, dans l'Ancien Testament, je crois, une formule qui m'interroge : "...et Dieu était le Verbe, et le Verbe était Dieu..."
L'athée que je suis tente une traduction : "...le pouvoir réside dans la maîtrise de la parole."
En 2009, le Verbe, qu'on appauvrit, joue difficilement le rôle indispensable à la compréhension du monde.
Voilà pourquoi il est utile et provocateur de sauver du
naufrage culturel, par exemple, les majuscules, les points de suspension, d'interrogation et autres astuces que le français emploie, pour préciser le poids des mots, et rendre
à la langue son statut d'arme pacifique, ouverte à tous.
Tel est notre projet !
Bafouillons, camarades : c'est pour la bonne cause ! "
Actualité éditoriale
La lecture publique du n° 16 de
La Bafouille Incontinente
aura lieu le 11 décembre à 19h.
Où ?
23 rue Fond des Tawes, chez Thierry Huygen à Liège - un lieu magique.
Le thème imposé est : Lettre à celle ou à celui qui me fait rêver...